Par soucis de clarté, d'honneté intellectuelle et comme il n'est pas de bon coït sans bons préliminaires, je vous propose, amis, un petit exercice qui rendra beaucoup plus agréable la partouze conceptuelle à laquelle se livre nos esprits pénétrants.
"Toute philosophie est la confession d'un corps" disait Nietzsche, "mon moi n'est que le compromis de mon ça et de mon surmoi" disait Freud, "toute pensée dominante n'est que l'expression des intérêts de classe" disait Marx : tirons les leçons qui s'imposent : tous discours est produit d'un rapport de force.
Ainsi, que chacun d'entre nous nous dise QUI il est réellement et CE QUI parle à travers lui. Il faut exhiber à toutes les narines les poubelles de nos êtres et déchirer le voile d'illusion qui nous aveugle. Sachons en finir avec la Raison, instrument multi-séculaire de la domination phallocratique occidentale. Les millions d'innocentes victimes de cette grostesque pathologie occidentale (qui allie l'éthnocentrisme et la froide détermination du bourreau) nous commandent de mettre bas les masques.
J'appelle en conséquence chacun d'entre vous à pratiquer sa socio-analyse publiquement, à mettre au grand jour sa condition, ou plutôt ses conditions, ses déterminismes, afin que nous puissions juger de la validité de ses discours. En effet, ce qui a besoin d'être démontré ne vaut pas grand chose. Combien de mâles blancs bourgeois, dont les symptômes témoignent du caractère risible, précaire de leur existence; combien de ces funestes présages d'une civilisation occidentale sur le déclin se cachent, se tapissent dans les recoins de ce forum ?
Ouvrez les narines, ô mes frères en la guerre ! Et fermez les yeux! Oedipe, dès qu'il connut la vérité, se plongea dans les ténèbres de l'aveuglement.
Car qui pourrait penser sérieusement que les valeurs de la société occidentale ont un avenir ? Qui ? Alors, même que cette société du mensonge qui, par un totalitarisme de la raison et d'une pseudo-modernité, a érigé l'intolérance en principe suprême et mène l'humanité tout entière à l'abattoire.
ceci étant dit, Ecce Homo, voici l'homme ! Me voici !
I. POURQUOI JE SUIS SI SAGE
L'histoire de ma sagesse commence une nuit où Pierre Bourdieu m'apparut. A l'époque, je croyais que les ombres projetées des marionnettes sur la paroi de la caverne étaient la réalité... En cette nuit d'hiver, l'obscurité était totale. Une lumière bourdivine, celle du soleil au dehors me fut indiquée par le prophète de l'auto-objectivation ! Tel l'Adam de Michel-Ange, je frôlais le doigt bourdivin, et recueillis la pilule que j'avalais ausitôt, en pleine confiance, comme une douce couleuvre, coulante comme un miel en gorge.
Désormais je renaquis, éveillé et à-même de percevoir les mécanisme sociaux de domination qui aveuglent et déterminent mes contemporains !
II. POURQUOI JE SUIS SI AVISE
Une fois sorti de la matrice, j'étais à même d'y retourner en pleine connaissance de causes qui nous déterminent. Je contemplais mon corps et son habitus comme du dehors. Comme une fosse septique, que j'allais pouvoir purger: les écuries d'Augias, à nettoyer, n'était rien en comparaison. Quelle tâche herculéenne que la mienne ! Quelle force faut-il pour se contempler en pleine face ! Il me faut désormais vous purger, vous ! Vous, qui me lisez.
III. POURQUOI J'ECRIS DE SI BONS ARTICLES
Je sais à quel point la lecture de mes écrits transforment à jamais le regard que le lecteur pose sur le monde qui l'entoure. Qui mieux que moi a su vous montrer la route de la connaissance ? Vous étiez sur celle de la servitude, vous voilà sur celle de l'émancipation. A mesure que j'écrirais, vous serez plus à même d'effectuer votre socio-analyse. Tout n'est que mensonge, je vous offre le Surhumain ! Désormais, rien ne sera plus comme avant,
Vous briserez vos chaînes à chaque ligne que j'écrirai.
Vous savez désormais pourquoi je suis aussi un destin ...