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 De l'art et du cochon

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Karmai

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MessageSujet: De l'art et du cochon   De l'art et du cochon EmptyMar 27 Déc - 19:47

Si Freud a débrousaillé le gros de l'iceberg, il subsiste d'énorme tabous sur le sexe.

J'ai débuté cette reflexion lorsqu'un tres bon ami à moi m'a récemment demandé si je laisserai mes enfants regarder des sites porno. J'ai répondu que je les laisserai les regarder en toute liberté car cela serait le meilleur moyen qu'ils vivent leur sexualité en toute liberté, (cette vieille idée que les enfants sont purs et n'ont pas d'attirance pour la sexualité...) d'autant plus qu'ils auront saisi toute la caricature de sexualité que ces sites representent.

Les tabous au sein de notre société amènent à considérer la pornographie comme quelquechose de honteux, que l'on fait en secret.
Ces tabous aboutissent à un drole de phénomène. La pornographie est tres vulgaire et déconnecté de la réalité. J'aimerais que les artistes puissent traiter librement de cette partie aussi importante de nos vies.

Un film porno est artistiquement mauvais et est tres éloigné de ma propre libido. Je pense que la frustration de la société à ce sujet amène à créer des images distordu de l'acte sexuel. Pour la peine on trouve difficilement de la pornographie qui traite avec intelligence du sujet.

On peut citer wikipedia qui confirme cette anlyse. cet extrait est tiré de l'article sur le cinéma pornographique gonzo (ie absence totale de création artistique)



Citation :
Le Gonzo semble peu à peu amené à s'éteindre, ou en tout cas à régresser dans les productions de films pornographiques. Ainsi, les actrices n'aimant souvent pas être filmées dans des conditions rudimentaires avec un mauvais éclairage et sans dimension artistique, il y a de plus en plus un retour en force des films scénarisés. Plus que cela, il commence à y avoir une idée de la pornographie "artistique". Les gens défendant la pornographie comme un genre à part entière du 7ème art ne pouvant se résoudre à accepter le gonzo (dénué de tout sens artistique), ce sous-genre semble donc destiné à devenir bien minoritaire dans un genre qui pourrait être amené dans les années à venir à devenir beaucoup moins tabou, voire peut-être enfin considéré comme un genre à part entière du Cinéma.


cet article va dans mon sens. Il existe un vrai potentiel de réalisation de qualité dans le domaine de la sexualité.

J'en veut ces quelques exemples :

De l'art et du cochon Originedumonde2fc

la célèbre origine du monde de Courbet

De l'art et du cochon Benetton34ff

Le sexe a un champ gigantesque de création artistique. Cette pub/oeuvre d'art d' Oliviero Toscani (le photographe exclusif de Benetton) nous pose une foule de questions.

On peut encore s'intéroger sur les rouages (culturels, instinctifs?) qui sous tendent l'érotisme grace à cette tres belle photo.

De l'art et du cochon Courbe6rx

Comment une simple courbe peut éveiller l'érotisme alors qu'il en existe tant de differentes possibles qui ne l'éveillent pas?


Pour ne pas le rendre trop long, je brosse d'autres pistes de reflexions.

Cette absence de representation réaliste de la sexualité n'est-elle pas responsable d'un déchainement de violence par frustration? (prostitution, snuff movie, excision...)

Peut-on encore tolérer l'utilisation du corps de la femme comme moyen de vente ou de stimulation d'audimat?


Dernière édition par le Dim 15 Jan - 13:05, édité 1 fois
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hadrien




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MessageSujet: ca n'est pas l'art qui est cochon   De l'art et du cochon EmptyMer 28 Déc - 7:30

fais gaffe a ce que tu dis quand meme ... on ne peut pas montrer n'importe quoi a des gamins, a des adolescents non plus, encore moin a des adultes. je suis le premier fan de aubade et de bourbet (l'origine du monde), je suis d'accord que le sexe peut etre intelligement represente mais pose toi une question. Pour ce qui est de l'art visuel, ca n'est pas le sujet qui impressionne, c'est la technique, c'est les formes les couleurs. Des nenuphars c'est chiants, on est d'accord ... et bien quand monet les peinds c'est genial ... tu peux multiplier les exemples sans pb. D'ou ma question, et ce que il ne faudrait pas plutot chercher a retablir l'art, plutot que le sexe ?
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Karmai

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MessageSujet: Re: De l'art et du cochon   De l'art et du cochon EmptyMer 28 Déc - 10:58

mon cher ami hadrien,

Je ne crois pas que l'art soit en crise. je pense que l'art contemporain est en totale adéquation avec notre époque.
Les gens réagisssent face à l'art de nos jours. C'est le sentiment, la réaction qui fait naitre l'art. Ma question n'est donc pas celle là, mais bien la question d'introduire l'Art dans la pornographie.
( Et je parle d'introduction car je ne crois pas qu'on puisse affirmer qu'il faut "rétablir" la séxualité dans l'art puisqu'elle n'a jamais été établie...) Et meme, au delà de ce but c'est surtout de libérez notre société qui ne peut vivre son désir de représentation de la séxualité qu'à travers des images violentes et/ou caricaturales.
Je peux donner des exemples pratiques. Si quelqu'un a toutes les photos d'Aubade chez lui, on le trouvera obsédé. Moi, je ne suis pas d'accord, je trouve ça même tres sain. Savez combien de fois par jour nous y pensons? (homme et femmes quasiment confondus) Et on voudrait circonscrire notre envie de représentation!

Une libération intelligente de nos désirs sonnera le glas de la pornographie gonzo et associés souvent violente et mysogine.

Pour aller plus loin : à travers une ouverture d'esprit par rapport à la sexualité, ce sont tout un tas de débats qui en resortiront grandis.
Bon nombres de ceux-ci font appel à la définition problématique du corps comme l'homosexualité, les trans, la chirurgie esthétique, les greffes, l'IVG... Libérez la reflexion sur notre corps, c'est parler plus sereinement de toutes ces questions.


Pour clore cette réaction je vous propose une photo d'un photographe qui y réfléchit (Il s'appelle Joel-peter Witkin et cette photo est intitulé "graces")
Je vous propose d'y réfléchir aussi...

De l'art et du cochon Wikin9eo

Et si nous tendions tous vers une androgynisation?
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Fred




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MessageSujet: pornographie, érotisme et liberté sexuelle   De l'art et du cochon EmptyMar 3 Jan - 12:36

Quelques remarques... La pornographie est en soi une chose que l'on peut trouver détestable puisqu'elle est une prostitution par l'image (en grec, pornê veut dire prostituée). Et ce n'est pas qu'étymologique, on paie pour elle, pour la satisfaction qu'elle apporte. J'imagine qu'en fait, Karmaî, tu entends plus par pornographie artistique une sorte d'érotisme réaliste. Je cite deux films qui me semblent présenter cette caractèristique :
Lucia y el sexo, de Julio Medem, et Ken Park, de Larry Clark.

Par ailleurs, je définirais bien la pornographie actuelle comme une vente de substituts à la liberté sexuelle . En effet, il n'y a pas plus de liberté sexuelle que de beurre en branches, puisque le fait d'être à deux impose à la fois de trouver un ou une partenaire, ce qui n'est dans certains cas pas aisé, mais aussi de supporter ses choix et ses désirs. On voit dans notre société la sexualité sous le jour de l'individualisme : fais selon ton bon plaisir, vis ta sexualité comme tu l'entends. Mais ma liberté s'arrête la où commence celle d'autrui, et lorsqu'on fait du désir sensuel le critère du choix de votre partenaire, il va sans dire que bon nombre seront évincés : les très moches, les très timides, ...
Et par ailleurs, les envies des uns et des autres ne se complètent pas forcément...

La pornographie répond à l'illusion de la liberté sexuelle, à l'illusion du sexe vu comme un acte hédoniste. dans les seventies on a pensé que, une fois le sexe bien différencié de la procréation, on aurait la liberté sexuelle, mais ce n'est pas vrai pour tout le monde. La pornographie répond au diktat hédoniste en disant : " Il te reste la procuration".
En outre, l'érotisme non plus n'est pas forcément à répandre, les pubs Aubade génèrent j'en suis sûr beaucoup de frustration chez les hommes comme chez les femmes. La perfection corporelle n'est pas donnée à tout le monde...
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Fred




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MessageSujet: Re: De l'art et du cochon   De l'art et du cochon EmptyMar 3 Jan - 13:13

Je continue sur le même sujet...pourquoi la pornographie est-elle plus répandue que la prostitution pure et simple ?
Parce qu'elle est mieux acceptée socialement, parce que c'est une prostitution qui se drape dans le voile artistique pour dire :
"mais non, nous, nous sommes artistes et pas commerçants de chair"

Si l'on considère que la prostitution est honteuse, je vois mal au nom de quoi la pornographie ne le serait pas. La pornographie a pour but de satisfaire, et a bien des égards elle reste dégradante, dans le sens où elle transmet une vision hédoniste du sexe, qui considère l'autre comme un moyen et non comme une fin. On baise pour jouir, point, voilà ce que dit le porno ?
Quant à l'érotisme façon Aubade, si je suis d'accord pour que des publicités soient érotiques, je peste contre leur affichage dans la rue. Il faudrait faire l'expérience en demandant à une fille obèse au visage ingrat ce qu'elle ressent lorsqu'elle voit ces photographies : je doute que la sensualité la submerge. C'est un avis parmi tant d'autres, mais... le fait est que la pornographie est souvent de la prostitution déguisée, et que l'érotisme est un luxe des biens-dans-leur-corps. Que fait-on des autres ?

Le monde déprimant de Houellebecq décrit un peu ça : un univers où la sexualité omniprésente et soi-disant libre terrorise une partie de la population qui n'a d'autre échappatoire que le recours au portefeuille pour satisfaire une sexualité obligatoire. La pornographie répond à cette outrance de la référence sexuelle en même temps qu'à l'idée qu'on peut tout acheter. Dire que l'on peut mélanger Art et pornographie m'apparaît alors comme vraiment très mauvais pour l'Art.

Par contre, l'Art et l'érotisme ont toujours été mêlés, l'érotisme étant de plus en plus réaliste... Mais dire que cet Art-ci puisse être public est une autre affaire... de toute façon, l'Art n'a jamais eu une vocation démocratique !
Au fait, avez-vous vu Batalla en el Cielo (sorti cet auomne dans les salles obscures...) ?
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Olivier

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MessageSujet: Re: De l'art et du cochon   De l'art et du cochon EmptyJeu 5 Jan - 5:49

La cochonceté et les trois petits cochons


Encore une fois, j'enrage de voir ce que je pense dit par Fred d'une façon si limpide et si vraie. Bien dit, bonhomme! Je te suis à cent pour cent!Distinguer érotisme et pornographie est évidemment la moindre des choses, et les effets pervers du culte d'une certaine beauté du corps, de la génitalité obligatoire, sont patents.

Karmaï, tu as ouvert ce forum en parlant de Freud, et en lui attribuant une part du mérite d'avoir levé quelques tabous sur le sexe. Ce point de vue, pour être très juste à un certain égard, ne l'est plus s'il s'agit d'attribuer à la psychanalyse une volonté d'expression sans entrave de la sexualité brute contenue dans le ça (le pôle pulsionnel).

Je ne dis pas que c'est là ton point de vue. Mais puisque tu restes allusif là-dessus, je pense utile au propos d'élucider ce point.

La théorie psychanalytique accorde un rôle irremplaçable à la frustration. La frustration est l'effet de la réalité sur le principe de plaisir, elle a un rôle éminent dans l'apprentissage du rapport au monde (tout n'y est pas possible, contrairement à ce que le fantasme infantile de toute-puissance nous fait penser de prime abord), et dans l'apprentissage du rapport aux autres (mon désir est parfois/souvent contraire à celui d'autrui). En d'autres termes: la frustration est civilisatrice.

Pour rester dans les cochoncetés, sur ce sujet, je ne saurais trop vous préconiser l'amusante lecture de l'analyse du conte des trois petits cochons, dans la première partie de la Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim. 5 pages édifiantes!


Citation :
En s'identifiant avec les petits cochons, l'enfant apprend qu'une évolution est possible, que l'on peut passer du principe de plaisir au principe de réalité qui, après tout, n'est qu'une modification du premier. L'histoire des trois petits cochons évoque une transformation qui permet un accroissement de plaisir, parce que la satisfaction est alors recherchée en tenant compte des exigences de la réalité. (op. cit., éd. Robert Laffont, col. "Pluriel", p. 71)


La libération des moeurs sexuelles depuis 68 a pris appui sur la théorie psychanalytique, c'est vrai. Mais celle-ci n'explique pas celle-là, pas même partiellement: la psychanalyse, en tant que telle, n'agit pas en vue d'un défoulement généralisé des pulsions. Qu'elle ait agi ainsi, voilà ce qui serait à expliquer.

Je veux dire: même si beaucoup de psychanalystes considèrent leur prétendue science comme "briseuse de tabous sur le sexe", il ne s'agit que d'un effet possible... qui insiste sur la nécessité vitale de l'expression du principe de plaisir, contre la pulsion de mort, quelque soit le nom que d'autres psys veuillent lui donner.

Mais on pourrait tout aussi bien insister sur le principe de réalité, et la dimension créatrice de la frustration, telle qu'elle opère dans le processus de sublimation! Si le désir n'est pas le manque, on peut au moins constater que le manque excite le désir. Et le désir excite l'imaginaire, la création. N'est-ce pas le meilleur destin de la libido, que d'être contrecarrée par le réel, et d'être contrainte d'inventer de nouveaux chemins pour s'exprimer ?

Il n'y a pas plus de plaisir sans obstacle, que de poésie sans contrainte.

Même en restant dans le cadre strict d'une pensée psychanalytique qui, pour n'être pas mienne, m'est un peu familière, on voit qu'on peut prendre le contrepied total de l'émancipation sexuelle telle qu'elle prétend s'incarner dans le porno. Certains psys, même, le condamnent carrément.

Alors, pourquoi le freudisme a-t-il été récupéré dans ce sens, somme toute, très partiel et partial ? Voilà ce qu'il faudrait expliquer, disais-je. A mon très humble avis, on pourrait mettre ça en rapport avec l'avènement de la "société de consommation", et de la publicité. C'est l'esprit de notre temps consumériste, que l'immédiateté du plaisir, que le refus des détours créatifs pour parvenir à ses fins.

Le développement social et économique a sans doute été plus déterminant, à mon sens, dans l'avènement du "Gonzo", que la psychanalyse.

Aux hédonistes primaires, qui prennent les errances de notre temps pour la pointe de la modernité, à tous les Michel Onfray, il faut rappeler que, même si le plaisir, c'est bon:

Citation :
Cependant, vous négligez que la castration
A pour contrepartie la civilisation!
La pure affirmation de soi est barbarie!
Car, pour vivre, la vie doit réprimer la vie.
(Traité du Soupçon, I)

P.S.: Afin d'éviter les critiques un peu facile de cet éloge de la frustration, je dois m'empresser d'ajouter que trop de frustration est bien évidemment nuisible ! Léloge de la frustration qu'on peut obtenir de la psychanalyse n'est pas un éloge absolu. Je n'omets pas des textes de Freud comme celui-ci: "En réalité, les pervers sont plutôt des pauvres diables qui expient très durement la satisfaction qu'ils ont tant de peine à se procurer." (Intro à la psychanalyse, p. 389)


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Olivier

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MessageSujet: Re: De l'art et du cochon   De l'art et du cochon EmptyJeu 5 Jan - 6:32

Du mignon petit zizi à la grosse bite velue


Autre précision, d'importance: la sexualité infantile, décrite par Freud, n'est pas génitale ! La génitalité, c'est l'addition des parties, si vous voyez ce que je veux dire... Or, le désir de cette dernière n'apparaît qu'à la puberté. C'est l'adolescent, et pas l'enfant, qui découvre cette forme de la sexualité.

Aussi, Karmaï, lorsque tu évoques dans ton premier message :

Citation :
cette vieille idée que les enfants sont purs et n'ont pas d'attirance pour le sexe...

Comme étant une idée dépassée, de réac'... Il faut préciser pour quelle forme de sexualité les enfants ont de l'attirance... Sous peine de paraître faire l'apologie de la pédophilie (bien malgré toi, ça, je n'en doute pas).

Ce que la psychanalyse appelle "sexualité infantile", c'est d'abord l'oralité: le plaisir de la succion du sein maternel ou du biberon, par exemple, et plus généralement de la nutrition. Ensuite, ou parallèlement, c'est le plaisir anal: le plaisir que nous éprouvons tous à faire un "gros caca". Freud lui-même reconnaît que le caractère sexuel de ces actes n'est pas évident par lui-même (Cf. "Développement de la libido et organisations sexuelles", in S. Freud, Introduction à la psychanalyse, éd. Payot, col. "Petite bibliothèque Payot", ch. 21, p. 387-388. Ceci parmi des dizaines d'autres références possibles).


Dernière édition par le Jeu 5 Jan - 8:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: De l'art et du cochon   De l'art et du cochon EmptyJeu 5 Jan - 7:21

Androgynie

La réflexion queer sur l'androgynie, via le transsexualisme renoue d'une manière assez étrange avec la fascination que l'Antiquité avait pour l'hermaphroditisme. Au II siècle ap. J-C, c'est-à-dire à l'époque où la scultpure ci-dessous a été réalisée, l'hermaphrodite était célébré comme quelqu'un de divin.

Sans doute avez-vous été frappé de constater, en regardant des sculptures greco-romaines, de voir à quel point les différences sexuelles sont peu marquées, surtout sur les visages, qui sont des sortes d'épures, sans caractéristiques propres. Ce sont des êtres abstraits. Tous les visages, masculins comme féminins, se ressemblent; de la même façon qu'aujourd'hui, le manga stylise à ce point les personnages, que visage féminin et visage masculin pris isolément, sans la coiffure, ne se distinguent pas.

De l'art et du cochon 1025_g0014424.001
HERMAPHRODITE ENDORMI [DE DOS]

De l'art et du cochon 1026_gv014424.002
HERMAPHRODITE ENDORMI [DE FACE]

L'art greco-romain est terriblement actuel, en ce qu'il s'accorde esthétiquement avec notre représentation universaliste du monde: une femme, ou un homme, avant d'être femme ou homme, sont d'abord des êtres humains. Ils sont d'abord communs ou égaux, avant d'être différents. Voilà une lecture contemporaine légitime, même si elle ne recoupe qu'en peu de choses la façon que les Anciens avaient de penser leur art.
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Karmai

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MessageSujet: Re: De l'art et du cochon   De l'art et du cochon EmptyJeu 5 Jan - 8:07

Pour continuer le débat autour d'une paire de fesses



Les plus belles fesses du Louvre, telles vous ne les avez jamais vues...
Bruno Debaecque vous emmène faire une visite pas comme les autres...

Au Musée du Louvre
75001 Paris - Métro Palais Royal Musée du Louvre

Les Mercredi 11, 18 et 25 janvier 2006 à 19 h 30
Les Vendredi 13, 20 et 27 janvier 2006 à 19 h 30

Difficile de choisir entre les fesses de maîtresse de la Sardanapale, celles du Gaulois blessé ou de l’Hermaphrodite endormi… Et le ventre de la Venus de Milo, les seins de Madeleine, les cuisses des Esclaves, les doigts de pieds de la Grande Odalisque… Venez regarder des chefs-d’œuvre en marbre, en tilleul ou en couleur, sous des angles débordant de sensualité. Un voyage dans la moiteur du Louvre…


Je compte personnelement aller y faire un tour pour voir cette curieuserie. Cette promenade coquine me semble parfait pour retrouver ceux qui apprécient le débat sur le lien entre sexualité et Art. L'appel est ouvert...[/center]
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Karmai

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MessageSujet: Re: De l'art et du cochon   De l'art et du cochon EmptyJeu 26 Jan - 4:11

L'oeuvre castratrice de Ben Laden



Je fais le point sur toutes les bonnes choses qui ont été dites.

Toutes les réactions ont permis de rectifier mes imperfections de propos. Je propose de synthétiser ces inestimables clartés apportés au débat.

Mon propos était de dire qui faut libérer l'érotisme ( et non la pornographie qui est comme l'a si bien montré fred méprosable) et la sexualité. Cette liberté amenerait à vaincre la frusstration qui trouve une de ces expressions dans la pornographie (au sens tres large). En effet, la pornographie, va de la prostitution, aux films X, a l'utilisation du corps dans un but mercantil, aux promotions canapés en passant par la vaste gamme de reactions de domination des males et des femelles. (J'emploie délibérément ces deux tremes).

Quoi qu'il en soit, et je prend des lors le fil de la pensée de gaiffelet, c'est bien en frustrant délibérément notre sexualité pusionnelle (qui est forcément déjà frustrée par le principe de réalité) que nous pouvons découvrir une sexualité épanouie. A la manière de cette liberté naturelle que nous avons changé pour la liberté raisonable. (ie Je suis épanoui d'etre libre de m'avoir interdit de tuer quelqu'un).

C'est donc dans l'abandon du besoin de domination dans la sexualité que se retrouve une ligne de recherche interessante pour lier Art et sexualité. Quand un homme conduit à 180 sur une autoroute avec sa BMW, quand des gens ont une quete avide de pouvoir, quand on a besoin d'une arme, quand on construit des grattes-ciels toujours plus hauts, quand les femmes doivent s'habiller en costards, c'est l'expression d'un phallocratie frustrée.

Alors, Ben Laden, Les twin towers...

De l'art et du cochon Twintowersexp0sx


La réaction américaine n'est-elle pas une tentative de domination sexuelle suite à une double castration d'un mâle dominant?

Enfin, sur l'Androgynie, n'est-elle pas un symbole d'apaisement des relations de domination destructrices? Une telle sexualité ne peut pas plaire à tout le monde car elle est lissage des différences. Elle est pourtant une des expressions possibles de ses sexualités qui peuvent s'épanouir dans l'intelligence.

Allez, je vais dire mes bétises ailleurs...
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Olivier

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MessageSujet: Re: De l'art et du cochon   De l'art et du cochon EmptyVen 27 Jan - 2:50

Je signale un livre de Ruwen Ogien (philosophe du CNRS), qui s'intitule Penser la pornographie, qui, au nom d'une éthique minimale (c'est-à-dire un ensemble de principes libéraux sur lesquels nous sommes tous supposés tomber d'accord), défend la possibilité d'une pornographie éthique, et prétend défoncer l'argument de la protection de la jeunesse.

Il semble que ce soit un point de vue qui défende l'amélioration des conditions de travail des travailleurs (euses) du porno, plutôt que la pure et simple condamnation de la filière.

Reste à voir dans quelle mesure il s'agit d'un point de vue moral, ou politique... (Selon moi) En effet, d'un point de vue politique, "ce qu'on ne peut interdire, on doit nécessairement le permettre", comme dit Spinoza. Du point de vue de l'éthique individuelle... Il en va peut-être autrement...

J'en parlerai davantage lorsque je l'aurai acheté et lu in extenso. Sauf si quelqu'un s'en charge avant moi.
En attendant, je vous conseille l'interview qu'il a donné (fichier audio):
http://www.creum.umontreal.ca/Penser-la-pornographie-interview.html
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Sébastien




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MessageSujet: Re: De l'art et du cochon   De l'art et du cochon EmptyDim 19 Fév - 13:37

Fred, j'ai vu Batalla en el cielo en début d'année...
De l'art et du cochon Batalla

Je serais curieux de savoir ce que tu en a pensé....adhésion, rejet? Un film qui ne laisse pas indifférent en tout cas, et qui suscite du débat !
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MessageSujet: Re: De l'art et du cochon   De l'art et du cochon Empty

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